Il y a quelques semaines, le 7 février pour être plus précise, j’ai passé la journée sur à Kôenji, un quartier en banlieue de Tokyo. Kôenji Shôrin, une petite librairie/café qui est installée là-bas, et qui abrite régulièrement des événements en rapport avec les poupées, organisait ce jour-là un mini marché aux puces consacré au poupées, dans le cadre de leur « semaine de l’art ». Ma copine Hiroko m’avait proposé d’y participer si je voulais. J’ai donc passé la journée en sa compagnie, ainsi qu’avec une partie de la troupe habituelle. J’étais super fatiguée, du coup la journée en japonais a été difficile, mais c’était super chouette !
Kôenji Shôrin est une toute petite boutique adorable. J’y étais déjà allée une fois l’été dernier pour l’exposition Yatabazah, mais ayant passé la plupart du temps dehors (il y a une petite terrasse), je n’en avais pas autant profité des lieux que cette fois. Elle n’est pas « mignonne » comme peuvent l’être certains autres endroits que j’apprécie dans Tokyo. Mais elle dégage une atmosphère chaleureuse et confortable. Il y a plein de bois, plein de meubres exposant de jolies petites choses, plein de livres. C’est un peu le fatras par endroit, mais c’est un fatras accueillant. Elle est composée d’une grande pièce, légèrement coupée en deux par un début de mur au milieu. La partie de gauche (quand on rentre) est consacrée aux livres, la partie de droite aux tables et chaisses pour les clients (et en l’occurence ce jour-là pour les objets en vente). Dans cette partie il y a une ouverture dans le mur du fond, qui donne sur la cuisine. Elle permet de passer commande. La priopriétaire des lieux (enfin, j’imagine que c’est la propriétaire) est une femme un peu âgée et très gentille.
La nourriture n’est pas donnée (ce qui n’est pas vraiment surprenant pour un établissement de ce genre dans Tokyo), mais bonne pour ce que j’ai testé. J’y ai pris une part de gâteau et un thé à la rose. Un peu amer, mais buvable même sans sucre, et surtout d’une couleur magnifique !
La journée s’est passée tranquillement, à papoter, prendre des photos (comme vous pouvez le voir), acheter deux bricoles (deux coupons de tissu adorables !! Dont un sur le thème d’Hansel et Gretel), m’endormir sous l’action conjuguée de la fatigue, de la chaleur de l’endroit (surtout comparé au dehors) et du brouhaha de fond en japonais trop difficile à suivre). Il n’y a finalement pas eu beaucoup de visiteurs. Le gros des gens était là à l’ouverture à 13h (moi non, je suis arrivée un peu après, j’ai été retardée), et ensuite ça a été plutôt calme et entre amis. A un moment donné les exposants et leurs amis prenaient toute la place, je ne sais pas comment un quelconque client aurait pu s’installer ! XD Nous avons également pu admirer les créations des uns et des autres (à grand renfort de « Aaaa », « Oooo », « sugoooi », « kawaii », etc.), ainsi que la toute dernière petite Betsy McCall qui venait de sortir et que quelqu’un a acheté eet apportée.
Le marché s’est fini à 18h, et une partie d’entre nous est ensuite allée dans un autre café du coin. J’ai pu connaître un peu mieux des gens que je n’avais fait que croiser rapidement jusque là. Tout le monde a été hyper chaleureux, prenant soin d’essayer de m’expliquer quand ils partaient dans des trips un peu complexe, pour que je sois vraiment avec eux et puisse partager la discussion. J’ai rencontré peu de gens dans ma vie aussi accueillants et gentils que certains des japonais que j’ai rencontré ici via les poupées. Certains sont hyper connus dans le milieu, leur travail admiré par plein de gens, et ils sont simples et m’accueillent tranquillement comme une des leurs. En tout cas c’est l’impression que ça me donne. Le fait que je ne parle pas super bien japonais, et qu’eux ne parlent pas anglais limite pas mal la discussion quand Hiroko n’est pas là, parce qu’ils n’osent pas aller vers moi. Mais une fois ce malaise balayé, ils sont vraiment adorables.
Un souvenir m’est revenu lorsque je rentrais chez moi ensuite. Environ deux ans avant, j’allais à mon premier I-Doll. En sortant du monorail après la convention, je suis tombée sur les membres du collectif LW Dolls, qui marchaient un peu devant moi : Daisy-D, Korisu Factory, Hard Pain. Ce sont les premières marques que j’ai connues, parce qu’ils travaillent principalement pour Momoko et que j’avais trouvé des photos de leurs créations sur Internet. J’admirais énormément leur travail, notamment les robes de Korisu Factory. Et ils étaient là, quelques pas devant moi. Je mourais d’envie d’aller leur parler, leur dire que j’adorais ce qu’ils faisaient. J’ai du imaginer ce qui se passerait si ça se faisait. C’était le trip classique de la fille un peu fan. Et maintenant je les connais, et je discute un peu avec eux aux events. Et ça ne ressemble pas du tout à ce que j’avais imaginé. Parce que nos relations se passent globalement d’égal à égal, pas de fan à créateur, et que j’apprécie maintenant autant les personnes elles-mêmes que les artistes.
J’ai vraiment de la chance d’avoir rencontré des gens pareils. Et je suis vraiment reconnaissante à Hiroko de m’avoir tendu la main il y a un an. Je suis rentrée ce soir là extrêtement contente et reconnaissante. Pour les personnes gentielles que je croise, pour les petites joies que la vie nous donne. Il faut vraiment apprécier toutes ces petites choses, parce que grâce à elles la vie vaut vraiment la peine d’être vécue. Un sourire peut vraiment illuminer une journée maussade, un petit mot gentil, même de quelqu’un qu’on ne connait pas, donner de la chaleur. ^_^ Le Japon me le redémontre régulièrement. Je m’éloigne un peu du sujet là, mais c’est important de le dire de temps en temps.
(toutes les photos du flea market seront bientôt accessibles sur mon Flickr : ce soir si possible (mais ça n’est pas sûr), demain sinon)
Read Full Post »